L’alerte animale

Peut-on prévoir un séisme en étudiant le comportement animalier ?

La prévision des séismes est une science encore trop approximative et surtout on ne sait pas aujourd’hui prévoir avec certitude l’imminence d’un séisme dans une région donnée. On sait localiser les zones géographiques à forte sismicité mais la principale difficulté réside dans le temps et à quelle moment le tremblement de terre aura lieu.  
On dit que, lorsqu’une faille commence à libérer de l’énergie, peu avant un séisme, les surfaces aqueuses frémissent. Les ondes sismiques précédant un tremblement de terre, imperceptibles pour l’homme, sont assez fortes pour provoquer une réaction chez les animaux. Ces derniers sont aussi sensibles aux pulsations électromagnétiques émises par les mouvements géologiques avant un grand ébranlement.
« Ils ont anticipé quelque chose, affirme Cheng Jen-hung, professeur de géographie à l’université de la culture chinoise à Taipei. Les hommes se proclament facilement les maîtres de l’univers, mais les animaux sont plus sensibles aux phénomènes.

Trois professeurs ont travaillé sur le comportement animalier afin de prévoir les séismes à l’avenir. D’après leurs études, ils ont pu mettre en évidence le comportement anormal de certains animaux dans les moments précédents un séisme.


Le professeur Helmut Tributsch 

Il est de l’Université libre de Berlin a constitué le recueil le plus complet de documents historiques relatant les comportements étranges des animaux avant des tremblements de terre, puis les a confrontés à d’autres phénomènes observés de temps à autre avant des secousses sismiques, tels que des phénomènes lumineux et des perturbations du champ électromagnétique terrestre. Il a intitulé son livre « Wenn die Schlangen erwachen… » (Quand les serpents s’éveillent...)
Le chercheur a fait ses premiers pas dans le secteur de la géophysique il y a 25 ans. Ce domaine lui tient à cœur depuis que son village natal du Frioul, dans le Nord de l’Italie, a été détruit par un séisme. Lorsqu’il s’est rendu sur place, les agriculteurs lui ont raconté que leurs vaches, poules, chiens ou chats avaient eu des comportements bizarres avant la secousse.
Les villageois lui ont demandé si il pouvait leur expliquer les réactions des animaux. Helmut Tributsch a dû reconnaître son ignorance et a commencé à travailler sur le sujet. 
Il s’est aperçu que d’autres phénomènes avaient parfois été observés avant des secousses : éclairs, formation de brouillard, perturbations du champ électromagnétique terrestre. Le scientifique a recherché une éventuelle origine commune à ces anomalies. « Il y a quelque chose d’inhabituel dans l’air », estime Helmut Tributsch. 
Il a alors émis l’hypothèse : qu’avant un tremblement de terre, l’atmosphère se charge en électricité statique. Les aérosols, de très fines particules de poussières se chargent positivement ou négativement. Selon lui, les animaux perçoivent ces tensions électriques qui induisent des modifications hormonales. On sait que lorsque l’atmosphère est chargée d’électricité positive, les êtres vivants deviennent nerveux et agités, alors qu’une charge négative a des effets apaisants.


Le professeur Motoji Ikeya 

Il a enseigné la physique quantique à l’Université d’Osaka. 
Après le tremblement de terre le 17 janvier 1995 qui a détruit la ville de Kobe, il s’est souvenu qu’un grand nombre de vers de terre étaient remontés à la surface de son jardin.
Des voisins ont observé le même phénomène et d’autres chercheurs ont dit avoir vu des lueurs dans le ciel avant le séisme. Au zoo de Kobe, un dauphin a sauté de son bassin avant la catastrophe. Ikeya se rappelle des légendes séculaires au Japon qui accusent le silure de provoquer des tremblements de terre. Ce mythe se fonde sur l’observation répétée de silures qui se reposent habituellement sur le lit du fleuve, mais remontent à la surface et nagent dans tous les sens avant un séisme.
Ce scientifique, aujourd’hui à la retraite, a découvert un nouveau domaine de recherche. Depuis quelques années, Ikeya essaye de démontrer empiriquement que les impulsions électromagnétiques peuvent provoquer un comportement inhabituel chez les animaux et sont aussi à l’origine des phénomènes annonciateurs de tremblements de terre, comme les lueurs dans le ciel ou la formation de brouillard. Il est parvenu à valider sa théorie pour divers animaux, notamment le silure. Il a réalisé une expérience qui prouve que certains poissons notamment le poisson chat et que certain mammifère comme les dauphins réagissent déjà en présence de très faibles impulsions électromagnétiques.



Vidéo QuickTime 
Source : National Geographic TV 

Les animaux électro-récepteurs

Nous connaissons aujourd'hui certains animaux récepteur au champ magnétique.

Les poissons électriques 

ils sont capables d’utiliser un courant électrique pour s’orienter communiquer et se protéger.
Leurs electro-recepteurs sont placés sous leurs peaux et leurs permettent de détecter leurs proie de communiquer entre eux et de percevoir un champ magnétique il peuvent donc percevoir des signes d’un prochain tremblement de terre .













Schéma d'une cellule électroréceptrice 


Le requin

Il est aussi un animal éléctro-recepteur puisque celui-ci dispose d’un organe spécifique comme beaucoup de poisson qui intervient dans l’électro-réception appelée : les ampoules de Lorenzini qui sont situés sur  la peau et au museau qui permettent de pressentir les variations de la pression de l’eau et il immédiatement averti de la présence d’une proie.









les ampoules de Lorenzini 

Les requins disposent d’une sorte de 6eme sens pour s’orienter par rapport au champ magnétique terrestre. 

Les pigeons voyageurs

Certains oiseaux peuvent détecter le champ magnétique comme le pigeon voyageur, à l’aide de ces petits cristaux de magnétite disposés dans sa tête.
Ce sont des chercheurs américains qui ont découvert l’existence de ces particules de magnétite ( Fe + O2 ) dans la boite crânienne qui sert de boussole au pigeon.

En conclusion ces animaux tels que les poissons électriques, les requins et les pigeon voyageurs ont la particularités de pouvoir détecter les champs magnétiques. en ce réfèrent a l'étude du professeur Ikeya qui consiste a dire que certains animaux réagissent a des faibles  impulsions électromagnétiques avant un séisme, par conséquent tous les animaux électro-récepteurs peuvent réagir face a ses impulsions et donc de sentir un séisme qui arrivera dans le futur.


Kiyoshi Shimamura

un autre chercheur japonais, prétend que le chien ressent l’imminence d’un tremblement de terre. Spécialisée en analyse statistique, Kiyoshi Shimamura ne prétend pas expliquer pourquoi ces animaux ont la capacité de pressentir ces événements. 
Il constate simplement que l’attitude des chiens change avant et après le séisme : aboiements excessifs, morsures plus fréquente, agitation inexpliquée… 


Le scientifique s’est basé sur les dossiers de douze hôpitaux situés dans la zone sismique de Kobé. 
En 1995, dans cette région, un tremblement de terre de magnitude 7.2 sur l’échelle de Richter avait fait plus de 6000 morts. 
Selon lui, les rapports indiquent une nette augmentation (18%) des incidents provoqués par des chiens (morsures, nuisances sonores etc…) Avant et après la catastrophe. 
Cette idée, même si considérée farfelue par une partie de la communauté scientifique, ne date pas d’hier. Les Japonais et les chinois ont depuis longtemps constaté l’effet des séismes sur les animaux. 
Les poissons-chats, par exemple, ont fait l’objet d’une étude très sérieuse à Tokyo. L’expérience dura 7 mois. Les conclusions ont démontré que les poissons-chats pressentaient les secousses. 
En effet, dans 85% des cas, ils ont eu des réactions anormales avant le tremblement. Depuis, des bassins ont été installés dans des centres sismiques comme de vrais systèmes d’alarme ! 



L’hypothèse de la prévision des séismes grâce au comportement animalier est plausible.
En Chine : en 1975, des Zoologues amateurs de la ville chinoise de Haicheng ayant été suffisamment alarmés par l’attitude inhabituelle des animaux, ils ont alors commandé à 90 000 résidents d’évacuer la ville. Quelques heures plus tard, une secousse de 7.3 sur l’échelle de Richter détruisit 90 % des bâtiments de la ville. Sans cet avertissement animal et au bon sens des fonctionnaires, la tragédie humaine aurait été beaucoup plus grave.


Vidéo QuickTime 
Source : National Geographic TV


Parmi tous les animaux présents sur terre , les serpents semblent être les plus sensibles à l’imminence d’un séisme.
Les experts du centre d’étude sismique de Nanning, dans la province de Guangxi, contrôlent un élevage de reptiles vingt quatre heures sur vingt quatre à l’aide de caméras reliées à Internet.
Selon ces scientifiques, les serpents peuvent détecter un tremblement de terre distant de 120 km jusqu’à 5 jours avant qu’il se produise.
Selon Jiang Weisong, directeur du centre de Nanning,  quand un tremblement de terre est sur le point de se produire, les serpents sortent de leurs nids, même en hibernation dans le froid de l’hiver. Si le tremblement de terre à venir est important, ils se jettent sur les murs pour tenter de s'échapper.


En conclusion, le comportement animalier anormale avant un séisme pourrait être du à des changements du champ magnétique précédant un tremblement de terre important. De tels changements peuvent être sentis par transfert d'énergie au niveau des électrons qui, à leur tour, causent des changements du comportement cellulaire. La cellule vivante est dotée d’un dispositif électrique et tous les organes sensoriels étant interconnectés, la captation du phénomène électromagnétique se ferait chez les reptiles. Des changements électromagnétiques se produisant avant l'occurrence d'un grand tremblement de terre peuvent être sentis par certains animaux et être filtrés, puis être instinctivement interprétés. 
Ainsi les reptiles peuvent avoir les moyens et la sensibilité de trier et de distinguer les signaux précurseurs menaçants d'un tremblement de terre imminent.

Les prochaines années nous en apprendront peut-être plus sur cet étrange 6ème sens de certains animaux. Afin de prévoir de nombreux séismes à l’avenir, les chercheurs doivent approfondir leur recherche sur le comportement animalier afin de sauver des vies. Cependant si cette méthode pourra garantir des prévisions possibles, ces prévisions seront à court terme.