La méthode VAN
 
 
 
 
La méthode VAN du nom des chercheurs grecs P. Varotsos, K. Alexandropoulos et K. Nomikos, proposé au début des années 80, est encore en phase d'élaboration. Elle est basée sur les mesures des courants électrotelluriques. L'analyse des fluctuations de la différence de potentiel mesurée entre deux électrodes impolarisables enterrées et distantes d'une dizaine à quelques centaines de mètres, permet d'identifier des signes anormaux, dits "SES" (seismic electric signal). L'interprétation d'un SES se fait sur la base des observations passées, recueilles à la même station et corrélées à des séismes régionaux (qui peuvent être parfois distants de plusieurs centaines de kilomètres de la station d'observation du SES). Elle permet la  prédiction d'un séisme dont les performances annoncées sont : moins de trois semaines de délai, une incertitude de localisation inférieure à 120 km et une erreur de magnitude de 0.7, pour des séismes de magnitude supérieure à 5.
 
Des dizaines de prédictions ont été faites mais il est très difficile de connaître l'efficacité véritable de cette méthode qui a été très critiquée et au centre d'une vive polémique entre spécialistes. Le principal problème est qu'on explique mal l'origine de ces signaux et qu'on connaît mal leur propagation dans la croûte où il existe beaucoup de signaux parasites naturels et artificiels. Les inventeurs de la méthode expliquent ces courants en faisant appel à la propriété de piézoélectricité du quartz: une contrainte appliquée sur du quartz crée un courant électrique.
Ainsi, lorsqu'il existe des contraintes dans la roche à l'approche d'un séisme, il y a création d'un courant électrique car les roches de la croûte contiennent beaucoup de quartz. De nombreuses études ont été faites sur ce sujet et les résultats ne sont pas toujours concluants.
A ces questions de validité de la méthode VAN en grèce s'ajoute le problème d'utiliser cette méthode ailleurs. On ne sait pas expliquer le phénomène physique qui entre en jeu, on ne peut donc pas prévoir l'importance du phénomène dans une région donnée. De plus, il faut attendre que de nombreux séismes aient lieu dans une région pour étalonner le système et prédire les séismes touchant ensuite la région, ce qui est plutôt gênant pour une méthode de prédiction.
Ces signaux sont enregistrés sur des stations situées à plusieurs centaines de kilomètres, alors que des stations beaucoup plus proches de l'épicentre n'ont enregistré aucun signal anormal. Par ailleurs il n'existe pas de modèle physique satisfaisant, capable de rendre compte des niveaux de différence de potentiel élevés (0,1 V), mesurés en des sites d'observation distants de plusieurs centaines de kilomètres des séismes auxquels ils sont associés.
Enfin les exemples qui ont connus un sucés par le groupe VAN concernent une grande majorité de séismes de magnitude inférieure à 5.
 
De plus cette méthode reste cependant fortement contestée par la communauté scientifique internationale. D'une part, les enregistrements ne sont pas corrigés des fluctuations du champ externe et puis les prédictions sont loin d'être systématiques pour les plus gros séismes. Une analyse approfondie de cette méthode et de ses résultats est nécessaire et plusieurs équipes de recherche, dans le monde, essayent d'éclaircir les points qui demeurent obscurs actuellement.
 
 
Avis de deux professeurs sur la méthode VAN
 
Le Professeur Varotsos consacra sa vie à cette recherche, il a transformé sa propre habitation en un centre de traitement des enregistrements de ses stations. Celui-ci compte re-développer le nombre de ses stations qui avaient été singulièrement réduites lors des années précédentes par réduction de budget et un semblant de désintérêt pour ses travaux de la part du gouvernement grec puisque de 18 stations jusqu'en 1989, il n'en restait que 4 en 1993. Il a pu retrouver l’appui de certaines autorités politiques grecques puis la mise à disposition d'un certain nombre de militaires (rappelons que les stations VAN sont installées dans des camps militaires) vont lui permettre de reprendre à grande échelle ses travaux. Toutefois, le mode de communication vers le monde scientifique ne semble pas avoir évolué, ce qui laissera toujours un certain doute jusqu'à ce qu'une ou d'autres équipes aient pu expérimenter et observer des résultats comparables. Depuis 1988, les résultats font l'objet d'une publication à 19 instituts étrangers dont le MIT, Stanford, Caltech pour les Etats-Unis et le CEA/LDG, Labeyrie, M. Haroun Tazieff pour la France.
 
 
 
Le Professeur Varotsos précise que les stations VAN ne sont pas équipées pour observer d'autres signes précurseurs, il n'y a pas de possibilité de croiser des SES avec d'autres signes pour l'instant. Chaque paramètre semble nécessiter un site particulier ; le signal électrique a besoin d'être près d'un canal de conductivité, le radon ne peut être observé que près d'une faille ouverte.
Il est par ailleurs persuadé d'avoir trouver une méthode pour éliminer les bruits parasites dus à l'activité industrielle.
 
Un professeur de l'université d'Uppsala, en Suède, a prétendu avoir mis au point une technique qui permettrait de localiser et d'annoncer une secousse avec précision.Les sismologues et d’autres experts en géophysique sont d'accord pour dire que des villes comme San Francisco, aux Etats-Unis, ou même Kobe, au Japon, seront les cibles un jour d'un grand séisme. Une certitude d'autant plus angoissante qu'aucun d'entre eux n'est en mesure de déterminer le moment de cette catastrophe annoncée.
Avec la méthode dévoilée par le professeur suédois, Ragnar Slunga, les choses pourraient en être autrement. Son système d'analyse sismique, expérimenté depuis plus de 15 ans maintenant, permettrait en effet d'annoncer un tremblement de terre quelques heures, quelques jours, voire quelques mois avant qu'il ne survienne.