Prévision d’un séisme par rapport a son emplacement

Peut-on prévoir un séisme par rapport à son emplacement ?

On constate une inégalité sismique à l’échelle mondiale : par exemple dans le Sahara, l’activité sismique locale est quasi-nulle : au cours des années 1979-1998 il n’y a eu que 3 séismes dont la magnitude était supérieure ou égale à 5, tandis qu’au Japon, notamment à Kobe l’activité sismique est nettement plus forte : environ 20 séismes de magnitude supérieure à 5 ont été enregistrés par les sismographes japonais durant cette période. 




              Comment expliquer ce phénomène ?

On sait que la ville de Kobe se situe à proximité d’une frontière de convergence de plaque ( voir ci-dessus).
Or, nous savons aussi  qu’une frontière de convergence est le lieu de rupture de roche sous tensions. En effet, ces couches de roches sont amenées à se rompre sous l’action de la tension des roches ( ou de forces endogènes ) liées aux mouvements des plaques : le « moteur » de ce mouvement est la subduction des plaques océaniques et continentales . Ces roches en se rompant libèrent de l’énergie sous la forme d’une onde élastique ( sismique ). Mais ces roches ne subissent pas partout les mêmes tensions. C’est ainsi qu’il existe des zones de convergence où les tensions sont convergentes, qui peuvent amener à des zones de subduction ( voir ci-dessus : plaque des Philippines avec la plaque eurasiatique ) ou des zones de collision ( plaque eurasiatique avec la plaque africaine ), mais aussi des zones de divergence où les tensions sont divergentes ( plaque africaine et nord-américaine ). Ces zones sont des marges actives avec une activité sismique et volcanique intense. Mais il existe aussi des « zones intraplaques  ». Dans ces zones intraplaques, il  y a une activité sismique et volcanique plus faible. Ceci est expliqué par le fait qu’il n’y a pas  ou peu de tension entre les roches d’une plaque, il n’y a juste que celle qui affecte la plaque en général, celle qui tire la plaque en entier et il peut arriver que certaines roches, d’une résistance plus faible, rompent et provoquent un séisme, mais cela arrive occasionnellement (comme nous le montre l’observation ci-dessus). 

Ainsi, en observant le contraste qu’il y a entre une région qui est à proximité d’une marge active ( le Japon est, d’après le schéma ci-dessus, très près d’une marge active ) et une région qui est éloignée d’une marge ( le Sahara de l’Afrique est éloigné d’environ 1000-1500 km de la frontière, et est donc situé dans une zone intraplaque ), on peut conclure que la distance qui sépare une ville d’une frontière est à l’origine d’une sismicité plus intense au Japon  plutôt qu’en Afrique.

Par extrapolation, si l’on applique les caractéristiques spécifiques du lieu où se situe la ville de Kobe à toutes les autres villes, on pourrait établir une loi selon laquelle  toutes les villes, situées à proximité d’une frontière de plaques, entre 0 et 250 km seront souvent touchées par les séismes dans les années à venir, c’est donc une prévision à long terme.